HomeExterneImpôts : les chiffres qui dévoilent le paradoxe français

Impôts : les chiffres qui dévoilent le paradoxe français

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Favorables à la recherche d’avantages fiscaux pour eux-mêmes et dans le même temps à un alourdissement de la fiscalité des plus aisés, les Français ont confié leurs perceptions et sentiment sur l’impôt, à travers un sondage OpinionWay.

Avec l’adoption de la loi de finances, les incertitudes sur l’imposition des revenus de 2024 sont enfin derrière nous. Un sondage OpinionWay pour « Les Echos » et Le Conservateur de février 2025 s’est penché sur le rapport des Français aux impôts. Il montre qu’une large part de nos concitoyens ont le sentiment que la pression fiscale est plus forte depuis l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron, malgré sa promesse d’une baisse d’impôts de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes. Et ce sentiment s’est fortement renforcé en un an. Pas moins de 68 % des Français estiment que leurs impôts ont augmenté depuis 2017 ; c’est 11 % de plus que l’année passée.

Chez les contribuables âgés de 35 à 49 ans (78 %) et les CSP moins (84 %), une large majorité estime que la pression fiscale est plus importante depuis 2017.

La palme pour les droits de succession

La palme de l’impôt considéré comme excessif revient à celui sur les successions et les donations. Il est trop élevé pour 66 % des Français. Ce qui, somme toute, est assez logique car les tranches du barème des droits de donation et de succession n’ont pas été modifiées depuis plus de 10 ans, alors même que l’inflation a frappé les portefeuilles des Français. Sans indexation du barème sur l’évolution des prix, la pression fiscale s’est en fait aggravée. Par exemple, le seuil de l’abattement sur les donations entre parents et enfants est resté figé à 100.000 euros tous les quinze ans depuis 2012.

Plus visible, la hausse de la taxe foncière n’est pas non plus étrangère au fait qu’elle soit également considérée comme trop élevée par 66 % des Français. L’inflation a fait flamber les valeurs locatives cadastrales, assiette de l’impôt. Les hausses de taux décidées par les collectivités locales ont renforcé la pression fiscale sur les ménages.

L’impôt sur le revenu, dont la réévaluation en fonction de l’inflation actée par la dernière loi de finances a permis de neutraliser l’augmentation, est toutefois également perçu comme trop élevé par 53 % des Français.

Forts de ce constat, les contribuables se disent enclins à la recherche d’avantages fiscaux. En effet, dès lors qu’ils choisissent un placement financier, deux Français sur trois jugent important de pouvoir bénéficier d’un avantage fiscal. Seuls 5 % des Français interrogés jugent que le bénéfice d’un tel avantage n’est « pas important du tout ».

Ces deux tiers des Français qui regardent la possibilité d’obtenir un avantage fiscal lors du choix d’un placement financier sont indifféremment de tous profils sociodémographiques. Le sexe, l’âge, le statut ou le niveau de diplôme importent peu.

Cependant, c’est bien dans les foyers aux revenus les plus élevés et au patrimoine détenu le plus importants que le bénéfice d’un avantage fiscal lors d’un placement financier est jugé le plus décisif. En effet, les Français au revenu annuel de plus de 42.000 euros sont 72 % à juger importants ces avantages fiscaux. Ce chiffre grimpe à 75 % chez les Français détenant un patrimoine immobilier supérieur à 330.000 euros.

Paradoxalement, le recours aux produits financiers de défiscalisation reste limité : 68 % des Français déclarent ne pas posséder de produit défiscalisé. Ils étaient 73 % l’an passé, ce qui montre que 5 % des contribuables ont depuis souscrit à un dispositif financier permettant de réduire sa fiscalité.

Chez les 32 % de Français détenant des produits de défiscalisation, c’est le Plan Epargne Retraite (PER) qui est en tête, devant les investissements en loi Pinel (dispositif qui s’est éteint au 31 décembre 2024), loi Malraux ou loi Denormandie. Par ailleurs, ce sont les Français les plus diplômés, aux revenus les plus élevés et ceux ayant un patrimoine important qui sont les plus nombreux à détenir des produits de défiscalisation.

Autre enseignement de ce sondage : les Français sont toujours partants pour alourdir la fiscalité des contribuables qu’ils considèrent comme les plus aisés .

Pour 50 % des contribuables interrogés, la transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI) a été une évolution négative. Aujourd’hui, ils sont légèrement plus nombreux à se dire favorables à un alourdissement de l’IFI, avec 50 % d’entre eux contre 49 % l’an passé.

Cet IFI ne concerne qu’une petite minorité des Français : seuls 5 % des sondés en sont redevables. Probablement une partie de l’explication du peu de Français favorables à un allègement de l’IFI. Parmi eux, 34 % souhaitent sa suppression et 35 % la mise en place de mesures d’allègement concernant la résidence principale alors que 30 % préféreraient la mise en place de mesures concernant le barème.

Impôts : les connaissances très lacunaires des Français

Dernier enseignement, et pas des moindres : la méconnaissance des Français sur les impôts persiste. Une partie des contribuables ne connaît pas la réelle pression fiscale subie. Moins de la moitié connaît son taux moyen d’imposition.

Autre chiffre marquant, 80 % des Français ne connaissent pas leur tranche marginale d’imposition (TMI). C’est 2 % de plus qu’en 2024. La fiscalité est très nettement opaque pour les contribuables même chez nos concitoyens diplômés ou ayant déjà un certain niveau de revenus. En effet, 73 % des Français ayant un niveau de qualification supérieur à bac+2 ignorent leur TMI, tout comme 70 % des contribuables aux revenus de 42.000 euros et plus. Nos institutions politiques modernes étant fondées sur le consentement à l’impôt, une si faible compréhension de la fiscalité personnelle a de quoi interroger.

Taxe: cifrele care dezvăluie paradoxul francez

În favoarea căutării de avantaje fiscale pentru ei înșiși și, în același timp, a creșterii impozitelor pentru cei mai bogați, francezii și-au împărtășit percepțiile și sentimentele cu privire la impozite, printr-un sondaj OpinionWay

Odată cu adoptarea legii finanțelor, incertitudinile cu privire la impozitarea veniturilor din 2024 au trecut în sfârșit în urmă. Un sondaj OpinionWay pentru „Les Echos” și Le Conservateur din februarie 2025 a analizat relația poporului francez cu taxele. Arată că o mare parte a concetățenilor noștri consideră că presiunea fiscală a fost mai mare de când Emmanuel Macron a sosit la Elysée, în ciuda promisiunii sale de reducere a impozitelor cu 2 miliarde de euro pentru clasa de mijloc. Și acest sentiment a crescut semnificativ în ultimul an. Nu mai puțin de 68% dintre francezi cred că impozitele lor au crescut din 2017; Este cu 11% mai mult decât anul trecut.

Printre contribuabilii cu vârsta cuprinsă între 35 și 49 de ani (78%) și cei cu categorii socio-profesionale inferioare (84%), o mare majoritate consideră că povara fiscală a fost mai mare din 2017.

Palma pentru drepturi de moștenire

Premiul pentru impozitele considerate excesive revine celor pe moșteniri și donații. Este prea mare pentru 66% dintre francezi. Ceea ce, una peste alta, este destul de logic pentru că benzile baremului de donații și impozite pe succesiune nu au fost modificate de mai bine de 10 ani, deși inflația a lovit portofelele francezilor. Fără a indexa scara la modificările prețurilor, povara fiscală s-a înrăutățit de fapt. De exemplu, pragul pentru reducerea impozitului pe donațiile dintre părinți și copii a rămas fix la 100.000 de euro la fiecare cincisprezece ani din 2012.

Mai vizibilă, creșterea impozitului pe proprietate nu este, de asemenea, fără legătură cu faptul că este considerată prea mare de 66% dintre francezi. Inflația a făcut ca valorile cadastrale ale chiriilor, baza impozitului, să crească. Creșterile de tarif decise de autoritățile locale au crescut presiunea fiscală asupra gospodăriilor.

Impozitul pe venit, a cărui reevaluare în conformitate cu inflația , astfel cum a fost adoptată de ultima lege de finanțare, a făcut posibilă neutralizarea creșterii, este totuși perceput ca fiind prea mare de 53% dintre francezi.

Pe baza acestei observații, contribuabilii spun că sunt înclinați să caute avantaje fiscale. Intr-adevar, atunci cand aleg o investitie financiara, doi francezi din trei considera important sa poata beneficia de un avantaj fiscal. Doar 5% dintre francezii chestionați consideră că beneficiul unui astfel de avantaj „nu este deloc important”.

Aceste două treimi dintre francezi care iau în considerare posibilitatea de a obține un avantaj fiscal atunci când aleg o investiție financiară sunt indiferent de profilurile lor socio-demografice. Sexul, vârsta, statutul sau nivelul de educație nu contează.

Cu toate acestea, beneficiul unui avantaj fiscal în timpul unei investiții financiare este considerat a fi cel mai decisiv în gospodăriile cu cele mai mari venituri și cu cele mai mari active deținute. Într-adevăr, 72% dintre francezii cu un venit anual de peste 42.000 de euro consideră aceste avantaje fiscale importante. Această cifră se ridică la 75% în rândul francezilor cu active imobiliare de peste 330.000 de euro.

În mod paradoxal, utilizarea produselor financiare scutite de taxe rămâne limitată: 68% dintre francezi spun că nu au un produs scutit de taxe. Au fost de 73% anul trecut, ceea ce arată că 5% dintre contribuabili au subscris de atunci la un mecanism financiar care le permite să-și reducă impozitele.

Dintre cei 32% dintre francezi care dețin produse scutite de taxe, Planul de Economii pentru Pensionare (PER) este în frunte, înaintea investițiilor din legea Pinel (schemă care a expirat la 31 decembrie 2024), legea Malraux sau legea Denormandie. În plus, francezii cei mai calificați, cei cu cele mai mari venituri și cei cu active semnificative sunt cei mai numeroși care dețin produse scutite de taxe.

O altă lecție din acest sondaj: francezii sunt întotdeauna gata să majoreze impozitele contribuabililor pe care îi consideră cei mai înstăriți .

Pentru 50% dintre contribuabilii chestionați, transformarea impozitului pe avere (ISF) într-un impozit pe avere (IFI) a fost o evoluție negativă. Astăzi, sunt ceva mai mulți oameni care se declară în favoarea creșterii IFI, cu 50% dintre ei față de 49% anul trecut.

Acest IFI se referă doar la o mică minoritate de francezi: doar 5% dintre cei chestionați sunt răspunzători pentru aceasta. Probabil că face parte din explicația pentru puținii francezi în favoarea unei reduceri a IFI. Dintre aceștia, 34% doresc să fie desființat și 35% doresc să fie puse în aplicare măsuri de reducere a impozitului pe reședința principală, în timp ce 30% ar prefera să fie puse în aplicare măsuri privind baremul.

Taxe: francezii au cunoștințe foarte limitate

Ultima lecție, și nu în ultimul rând: lipsa de cunoștințe a poporului francez despre impozite persistă. Unii contribuabili nu sunt conștienți de sarcina fiscală reală la care sunt supuși. Mai puțin de jumătate își cunosc cota medie de impozitare.

O altă cifră izbitoare este că 80% dintre francezi nu își cunosc categoria de impozit marginală (MTB). Este cu 2% mai mult decât în ​​2024. Impozitarea este clar opaca pentru contribuabili, chiar și în rândul concetățenilor noștri absolvenți sau care au deja un anumit nivel de venit. De fapt, 73% dintre francezii cu un nivel de calificare mai mare decât bac+2 nu cunosc TMI, la fel ca 70% dintre contribuabilii cu un venit de 42.000 de euro și mai mult. Întrucât instituțiile noastre politice moderne se bazează pe consimțământul la impozitare, o astfel de slabă înțelegere a impozitării personale este un motiv de îngrijorare.

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